Mars 2017. Un rêve intense.
Je m’apprête alors à entrer en couveuse d’entreprise afin de commencer à exercer un nouveau métier, celui de coach/accompagnante. Appréhensions et doutes.
(…) ~ Extérieur nuit. Beaucoup d’eau, la pénombre. La terre semble loin. Je me tiens seule debout sur un minuscule îlot de terre au milieu d’un fleuve. Je distingue mal l’horizon et les alentours. Des eaux noires m’entourent. La peur s’installe clairement en moi. Je dois absolument rejoindre une berge pour pouvoir rentrer chez moi. Je ne peux rester ici plus longtemps, c’est bien trop inconfortable et dangereux.
J’entrevois deux possibilités d’action pour rejoindre la terre ferme : tenter de nager latéralement et rejoindre la berge située à ma gauche. Ou nager tout droit devant moi. Les deux alternatives semblent toutes aussi dangereuses l’une que l’autre. La peur m’entoure de toutes parts car malgré mes efforts, je n’y vois rien ! Impossible de distinguer la présence d’obstacles, ni d’évaluer la distance à parcourir. Je ne sais que faire. Tout droit ? Cela me parait être une trop longue distance à parcourir, je me méfie. Latéralement ? Cela semble plus court mais les eaux tanguent et paraissent plus mouvementées. J’hésite, je cherche la solution la moins risquée en anticipant les dangers : ne vais-je pas m’essouffler et me noyer si finalement la berge est trop lointaine tout droit ? Est-il possible que je croise des requins dissimulés à ma gauche dans ces eaux agitées ?
Je me décide enfin et me jette à l’eau. Je n’ai pas le choix. Je prends le risque, saute et commence à nager vers la rive gauche.
Je m’aperçois alors à l’instant où j’entre en contact avec l’eau, qu’il n’y a aucune menace réelle. Les eaux sont en réalité calmes et peu profondes et surtout, la rive était en fait toute proche. Me voilà d’ailleurs déjà sortie de l’eau. Je réalise que j’avais une très mauvaise perception de la réalité et de la situation.
Je ressens un profond soulagement.
Les rêves reflètent notre état émotionnel intérieur et rendent compte de la perception que nous avons des situations qui nous préoccupent. Souvent, ils nous éclairent sur la réalité cachée derrière le voile de nos projections et peurs. Je remercie encore aujourd’hui ce rêve venu m’encourager, dissiper mes peurs et me rassurer.
La peur – Khalil Gibran –
On dit qu’avant d’entrer dans la mer,
une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin
qu’elle a parcouru, depuis les sommets,
les montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages,
et voit devant elle un océan si vaste
qu’y pénétrer ne parait rien d’autre
que devoir disparaître à jamais.
Mais il n’y a pas d’autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l’existence.
La rivière a besoin de prendre le risque
et d’entrer dans l’océan.
Ce n’est qu’en entrant dans l’océan
que la peur disparaîtra,
parce que c’est alors seulement
que la rivière saura qu’il ne s’agit pas
de disparaître dans l’océan,
mais de devenir océan.
